Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


26 XI 58 --- A. de Calonne demande au gouvernement une augmentation de la subvention pour sa Revue contemporaine. A la même date on dresse un rapport accablant pour ses activités professionnelles et privées (Crépet S 4n). [details]

I 59 --- Le gouvernement refuse à de Calonne toute subvention, à la suite d'un rapport défavorable sur ses activités de rédacteur de la Revue contemporaine. Ce subside est accordé à la Revue européenne (Crépet S 4). Poulet-Malassis et De Broise publient la deuxième édition d'Emaux et camées, contenant en frontispice le portrait de Théophile Gautier par E. Thérond. Ce portrait sera utilisé pour la plaquette de Baudelaire: Théophile Gautier (OCPl II 1129). [details]

9 II 61 --- Se servant du dos de la lettre qu'il vient de recevoir de Calonne, Baudelaire écrit à Armand Du Mesnil. Il nie devoir payer la dette de 1300 francs à de Calonne, disant qu'il la couvrira par des manuscrits à publier: M. Constantin G,--et généralement les peintres de moeurs; Les Peintres philosophes, ou l'art enseignant; Le Dandysme dans les lettres (Chateaubriand, de Maistre, de Custine, Ferrari, Paul de Molènes, d'Aurevilly. - Analyse d'une faculté unique, particulière, des décadences); Poèmes nocturnes (essais de poésie lyrique en prose, dans le genre de Gaspard de la Nuit). Tout cela aboutira à un ensemble de six feuilles sans tenir compte des poèmes en prose, d'une longueur indéfinie. De Calonne sera payé avec ces textes, dit Baudelaire et prie Du Mesnil de montrer [probablement à Gustave Rouland] cette lettre et de le sauver [sans doute en convaincant ainsi Rouland de lui octroyer des fonds] (CPl II 128). Cette lettre sera transmise à Lacaussade, éditeur de la Revue européenne, pour qu'il réfléchisse sur la possibilité d'engager Baudelaire comme collaborateur (Crépet S 13). La Bibliographie de la France annonce les Fleurs du mal ed. de 1861 (T ). [details]

20 II 61 --- Baudelaire se rend chez de Calonne pour lui parler, mais celui-ci est trop occupé pour le voir et n'a pas encore reçu sa lettre envoyée tout récemment. De plus, de Calonne pense que les obligations financières de Baudelaire envers lui ne pourront plus être soldées par une remise de manuscrits à publier, que les choses sont allées trop loin pour cela. Il écrit à Baudelaire pour le lui dire, en le priant de venir le voir ce jour-ci. Il faudra que cette dette soit payée dans deux jours. Baudelaire enverra cette lettre, comme la précédente qu'il a reçue de Calonne, à Armand Du Mesnil. Ce dernier la transmettra aussitôt à Lacaussade en le priant de venir en aide au poète, l'assimilant aux rédacteurs de la Revue européenne (Crépet S 13-15). Baudelaire se rend chez de Calonne pour expliquer comment il compte honorer sa dette (CPl II 130). Mort d'Eugène Scribe. On conseillera à Baudelaire de se présenter à son fauteuil devenu vacant à l'Académie (CPl II 177, 737). [details]

1866 --- Dans le Nouveau Parnasse satirique, Poulet-Malassis déclare que le sonnet: A Mme Du Barry est de Gérard de Nerval (T ). Eugène Rostand publie, dans La Seconde Page, un poème: Les Fleurs du Mal, où il traite avec sympathie Baudelaire (Crépet S 116). Swinburne, dans Notes on Poems and Reviews, révèle qu'il a reçu de Baudelaire Richard Wagner et Tannhäuser peu après avoir écrit Laus Veneris. Il prétend que Baudelaire traduit mieux que lui la conception de la Vénus médiévale qu'il a voulu rendre dans son poème (Crépet S 199). W.M. Rossetti, dans W.M. Swinburne's Poems and Ballades. A Criticism (Londres, Hotten), soutient que Baudelaire a une mauvaise influence sur Swinburne (T ). A Metz, F. Blanc publie L'Art et la vie, première partie d'A.M. Collignon, contenant des jugements clairvoyants sur Baudelaire et Edgar Allan Poe <<7|T|>>. Delvau publie chez Bachelin-Deflorenne Henry Murger et la Bohême, avec une référence à Baudelaire {8}. La Librairie Contemporaine publie les Contes étranges de Nathaniel Hawthorne avec une introduction d'Emile Montégut; Baudelaire y est cité sans qu'on le nomme, sur la sensation d'isolement ressentie par les intellectuels alors que disparaissent successivement les artistes et poètes qu'ils admirent {9}. [details]

V 67 --- Nadar demande à Baudelaire s'il croit en Dieu. Le poète lui répond "avec un cri d'extase" en indiquant à son ami "le ciel empourpré à ce moment où se couchait le soleil" (Crépet S 197). [details]